main main

- N'auriez-vous pas mal au dos par hasard ?
- Ah si. Voilà un bout de temps que je conduis mon camion, alors j'ai mal; c'est normal. (...)
- Est-ce que Nakata peut vous toucher le dos ?
(...) Nakata se mit à califourchon sur le dos du jeune homme allongé sur le ventre (...) posa ses mains au-dessus de l'os iliaque et resta immobile un moment (...).
- Monsieur Hoshino, vos os sont un peu de travers.
- Pas étonnant, j'ai vécu de travers pendant pas mal de temps (...)
- Si vous ne faites rien, ça peut devenir très grave (...). Cela risque de vous causer des maux de tête, de la constipation et même de provoquer des tours de reins (...).
Nakata plissa les paupières, se concentra et vérifia la position de ses pouces sur le dos d'Hoshino. Une fois son appui bien assuré, il imprima sur l'os une pression croissante et continue (...).
Dès que la douleur commença à refluer, Hoshino se sentit le dos beaucoup plus léger. Sa sensation habituelle de vague lourdeur avait disparue. Il avait les tempes fraîches et respirait plus facilement. Il se rendit compte qu'il avait envie d'aller aux toilettes.
- Hum, c'est vrai que je me sens mieux de partout. (...)
Tu sais Nakata, je me sens beaucoup mieux depuis ta petite séance de shiatsu, (...) ça fait longtemps que je m'étais pas senti aussi bien.
J'ai l'impression d'être un homme neuf.

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Extrait de Kafka sur le Rivage, de Haruki Murakami (2003), éditions Belfond

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